locations saisonnières et para-hôtelier : vérifiez votre eligibilité à un droit à déduction de tva
FAQ
Questions / Réponses
01
Qui est concerné ?
- Le Conseil d’Etat vient de juger que le régime français du para-hôtelier est partiellement incompatible avec les objectifs de la directive TVA et que les activités qui se trouvent en concurrence potentielle avec les entreprises hôtelières sont en principe taxées à 10%.
- Il convient donc d’apprécier au cas par cas si un établissement proposant une location de logements meublés, eu égard aux conditions dans lesquelles cette prestation est offerte, notamment la durée minimale du séjour et les prestations fournies en sus de l’hébergement (linge, nettoyage des locaux, petits déjeuners, accueil), se trouve en situation de concurrence potentielle avec les entreprises du secteur hôtelier.
02
QUELLE EST L’ORIGINE DU REGIME TVA PARA-HÔTELIER ?
- La location de biens immeubles entre dans le champ d’application de la TVA mais bénéficie d’une exonération (art. 135, 1, l Directive TVA) : cette activité constitue normalement une activité relativement passive mais reste assimilée à une activité économique en principe exonérée (V. Conclusions M.F.G. Jacobs du 25 septembre 1997, CJCE du 12 février 1998, n°C-346/95, Blasi, point 15).
- En revanche, la directive TVA impose la taxation pour « les opérations d’hébergement telles qu’elles sont définies dans la législation des États membres qui sont effectuées dans le cadre du secteur hôtelier ou de secteurs ayant une fonction similaire » (art. 135, 2, a de la Directive TVA). Il s’agit du régime dérogatoire de du para-hôtelier.
03
QUE PREVOYAIT LE REGIME FRANCAIS ?
- La transposition s’éloigne de l’esprit de la directive TVA, en disposant que l’exonération ne s’applique pas aux prestations de mises à disposition d’un local meublé ou garni effectuées à titre onéreux et de manière habituelle, comportant en sus de l’hébergement au moins trois des prestations suivantes, rendues dans des conditions similaires à celles proposées par les établissements d’hébergement à caractère hôtelier exploités de manière professionnelle :
-
- le nettoyage régulier des locaux,
- la fourniture de linge de maison,
- la réception, même non personnalisée, de la clientèle,
- le petit déjeuner.
04
COMMENT LE TEXTE FRANCAIS ETAIT APPLIQUE PAR L’ADMINISTRATION FISCALE ?
- L’Administration fiscale adopte la position globale que l’exploitant para-hôtelier doit disposer des moyens nécessaires pour réaliser les prestations para-hôtelières, sans s’attarder sur le fait que celles-ci soient effectivement réalisées ou non.
- S’agissant plus précisément de la fourniture des petits déjeuners à l’ensemble des locataires, il est indiqué que « celui-ci doit être fourni selon les usages professionnels, c’est-à-dire au choix de l’exploitant, soit dans les chambres ou appartements, soit dans un local aménagé permettant la consommation sur place des denrées, situé dans l’immeuble ou l’ensemble immobilier ».
- Concernant le nettoyage des locaux, il doit être effectué de manière régulière. « Cette condition sera considérée comme établie lorsque, bien que ne fournissant pas effectivement un service régulier de nettoyage, l’exploitant dispose des moyens lui permettant de proposer un tel service au client durant son séjour, selon une périodicité régulière. En revanche, elle devra être considérée comme non satisfaite si l’exploitant se contente d’un nettoyage au début et en fin de séjour ».
- Sur le linge, l’Administration fiscale se contente de dire que la fourniture doit concerner l’ensemble des locataires.
- Enfin, il est précisé que le service de réception de la clientèle peut être confié à un mandataire qui l’assure en un lieu unique différent du local loué lui-même. Aussi, un système d’accueil électronique suffit.
05
QUEL EST L’AVENIR DU REGIME DE PARA-HOTELLERIE ?
- Une réforme du régime du para-hôtellier permettant une mise en conformité le régime français parait inévitable. Celle-ci devrait ajouter le critère de la durée de location (45 jours dans la directive VIDA, 3 mois en Belgique). La réforme pourrait intervenir dans la prochaine loi de finances.
- Le Conseil d’Etat n’a pas fourni de grille d’analyse complète pour aborder la concurrence au secteur hôtelier. Selon les prestations fournies (ménages, petits déjeuner, linge, accueil des clients), des locations de courte durée type « AirBnB» pourraient être taxées à la TVA au taux de 10%. C’est sur ce type de location qu’une analyse doit être menée.
- Il convient de noter que les contribuables peuvent invoquer le BOFIP aussi longtemps que celui-ci n’est pas rapporté mais deux limites apparaissent.
- Les prises de position de l’administration fiscale ne pouvant être invoquées que dans les cas de rehaussements, le Conseil d’Etat estime de manière constante qu’il n’est pas possible d’étendre cette possibilité s’agissant des demandes de remboursement de crédits de TVA (voir notre article sur le sujet en matière de TVA sur marge).
- De manière plus générale, il existe une incertitude quant à la possibilité d’invoquer une position administrative lorsque cette dernière est contraire au droit de l’Union européenne car le Conseil d’Etat n’a pas statué sur cette question (l’analyse des décisions des Cours administratives d’appel de Douai et de Paris n’est guère plus éclairante car la première a refusé la possibilité d’invoquer l’article L80 A du LPF lorsque la seconde, plus récente, l’a validée).
06
EST-IL POSSIBLE DE RECUPERER DE LA TVA INITIALEMENT SUPPORTEE ?
- Si les prestations initialement exonérées deviennent taxées, la question de la récupération des 20e de TVA (ou de 5e pour les immobilisations autres que les immeubles) peut se poser. Il s’agit en effet d’un événement justifiant la constatation de régularisations globales positives (passage d’une activité exonérée à une activité taxée).
- Ex 1 : des travaux immobiliers sont réalisés en 2018 pour 100 000 euros, grevés de 20 000 euros de TVA, régularisable jusqu’en 2038. En 2024, les prestations fournies deviennent taxées. Il reste 13 années complètes à courir dans le délai de régularisation. Je peux demander une régularisation globale positive de 13/20 de 20 000 euros, soit 13 000 euros.
- Ex 2 : Achat en VEFA en 2018 pour 1 000 000 d’euros. Le même raisonnement peut justifier un droit à déduction de 130 000 euros.
- L’autre possibilité est de considérer que l’activité aurait due, dès le départ être taxée à 10% en tant qu’activité de location para-hôtelière. En appliquant une telle analyse, une récupération totale peut théoriquement être envisagée, dans les limites des règles de prescription. Le revers de la médaille est que l’administration fiscale pourrait demander un paiement de la TVA correspondant aux loyers perçus pendant la période visée. Un calcul chiffré de l’opportunité d’une telle action doit être effectué.
- Pour ces deux situations, les avocats du Cabinet vous accompagnent dans vos démarches en défendant au mieux vos intérêts.
FONCTIONNEMENT
Notre Approche
DISTINCTIONS ET AVIS CLIENTS
« Le Cabinet a développé une pratique significative dans l’accompagnement de projets immobiliers d’envergure et la résolution de problématiques complexes en fiscalité immobilière.«
AVIS CLIENTS
01.
Fiscalité Immobilière
Nous intervenons sur l’ensemble des problématiques relatives au domaine immobilier, en accordant une attention particulière aux questions complexes qui requièrent une expertise approfondie.
02.
Fiducie et Financements complexes
Le Cabinet a développé une pratique significative et singulière dans les opérations de fiducies et de financements complexes. Cet accompagnement financier permet une structuration complète des projets envisagés, notamment en matière immobilière.
03.
Fiscalité Financière
Les équipes ont acquis une très forte expérience dans la mise en place de structurations adaptées aux contraintes fiscales propres au domaine financier, notamment en matière de TVA ou de taxe sur les salaires.
Paris
49 Rue de Courcelles
75008 Paris
TÉL:
FAX:
Marseille
Villa Notre Dame
25 Boulevard Notre Dame
13006 Marseille
TÉL:
Cannes
3, rue du Maréchal Foch
06400 Cannes
Genève
Rue du Général Dufour 22
1204 Genève
Lisbonne
110, Avenida de la Liberdade
1250-096, Lisbonne
BENSAID Avocats
Société d’Avocats au capital de 150 000 €
Tous droits réservés